A première vue, on n'imagine pas que ce soit un parasite animal. Akim, un copain d'Eyal, les a identifiées: ce sont des cochenilles. Cette espèce (il semblerait qu'il en existe des miliers) est entièrement cachée dans un bouclier. Elle s'alimente de sève en suçant la plante avec son rostre, c'est la raison pour laquelle elle est parfois appelée familièrement "poux des plantes".
Puisque c'est un insecte, on devrait voir ses 3 paires de pattes (les insectes forment la principale branche des hexapodes qui signifie "six pattes"). Avant d'aller voir la bête de plus près, il nous faut dire deux mots sur l'éclairage. Sur ce microscope, on peut éclairer l'objet à observer par dessous, on appelle cela un éclairage diascopique (dia en grec signifie "à travers"), ou par dessus et c'est alors un éclairage épiscopique (epi signifie "par dessus"). L'éclairage diascopique permet de voir par transparence alors que l'éclairage épiscopique permet de voir les objets opaques et épais comme par exemple des cailloux. Pour la cochenille nous avons utilisé les deux séparément.
Sous le microscope avec l'objectif x4 et en éclairage épiscopique nous avons fait quelques clichés pour composer cette image car cette cochenille ne rentrait pas entièrement dans le cadre d'une photo :
On voit ici le bouclier du dos, celui que la cochenille montre lorsqu'elle est sur la plante. Lorsqu'on la retourne, elle semble aussi protégée par une membrane du côté qu'elle présente à la feuille. Le tout est assez collant et ce sont d'ailleurs ces déjections gluantes quelle semble produire qui font qu'on la repère, comme pour les pucerons, dans les plantes d'appartement : les feuilles sont souillées par une substance collante.
En faisant délicatement basculer la cochenille sur son flanc on voit cela :
En fait cette photo est celle d'une autre cochenille plus petite et donc rentrant entièrement dans une photo prise avec l'objectif x4. C'est assez mou et difficile à manipuler sans changer la forme ni l'abimer mais là on est assez content car même si l'on n'a pas encore vu de pattes, on observe ce qu'on suppose être le rostre du monstre ! ce serait par ces quatre appendices qu'il sucerait la sève de la plante. En retournant encore l'animal et en passant à l'objectif x10 :
Ça fait un peu peur, n'est-ce pas ?
En utilisant les informations du post précédent sur les dimensions on peut évaluer la taille de ces "stylets" qui formeraient le rostre (c'est marrant mais en espagnol "rostro" signifie tout simplement "visage" :-): sachant que la photo a été prise avec l'objectif x10, la hauteur de l'image représente environ 400µm. En mesurant sur la photo avec une règle les parties dont on veut connaître la taille, on peut calculer en utilisant la règle de trois que les stylets mesurent environ 200µm de long et 16µm d'épaisseur.
Et les pattes alors ? ("On veut des pâtes !" clament les enfants) Il va falloir ouvrir le bouclier comme une huître mais avant essayons l'éclairage diascopique, par transparence :
Nous avons aussi pu filmer une patte bouger (x10) :
Et pour terminer, nous avons observé cela (x10) dans la partie centrale de la cochenille :
En utilisant les informations du post précédent sur les dimensions on peut évaluer la taille de ces "stylets" qui formeraient le rostre (c'est marrant mais en espagnol "rostro" signifie tout simplement "visage" :-): sachant que la photo a été prise avec l'objectif x10, la hauteur de l'image représente environ 400µm. En mesurant sur la photo avec une règle les parties dont on veut connaître la taille, on peut calculer en utilisant la règle de trois que les stylets mesurent environ 200µm de long et 16µm d'épaisseur.
Et les pattes alors ? ("On veut des pâtes !" clament les enfants) Il va falloir ouvrir le bouclier comme une huître mais avant essayons l'éclairage diascopique, par transparence :
Et oui ! On voit ici deux paires de pattes et on aperçoit aussi l'abdomen (objectif x4). La partie centrale de cette photo agrandie et éclaircie :
Et là les pattes arrières sur une autre cochenille (x10) :
Nous avons aussi pu filmer une patte bouger (x10) :
Et pour terminer, nous avons observé cela (x10) dans la partie centrale de la cochenille :
Cette contraction répétée et régulière nous fait penser que nous voyons le cœur, le cœur de la cochenille battre pour nous!
Certaines photos rappellent des gravures rupestres.
RépondreSupprimerAu fait, Emile a des poux, si ça vous intéresse... J'en mets quelques uns dans l'alcool.
Claire
Et on pourra alors comparer avec ceux de nos enfants pour voir ceux qui ont les plus gros ...
RépondreSupprimerBisous à tous
Pierre
Oui, car la taille, ça compte ;-)
RépondreSupprimerBon boulot! Surtout qu'apparemment la collecte et la manipulation de la bete n'est pas facile... J'avais jamais pensé que ces betes la avaient des pates! J'ai traité avec succès l'été dernier une plante contre les cochenilles. J'ai frotté une éponge avec de l'eau savonneuse sur le feuilles et les cochenilles se decollaient assez delicatement. Vous avez les avez collectés comment les votres?
RépondreSupprimerTrès belles observations et bien vu pour les pattes ! J’ai l’impression que le Papa s’amuse autant que son fils :-).
RépondreSupprimerAu niveau du système circulatoire de la cochenille, il faut savoir que chez les insectes il n’y a pas de sang avec de l’hémoglobine. Un seul liquide, l’hémolymphe, circule dans tout le corps de l’insecte (système ouvert) et transporte les différents éléments nutritifs mais donc pas l’oxygène. Le seul vaisseau existant est l’aorte dorsale qui guide le sang vers le cœur. Ce dernier propulse le liquide dans toutes les cavités comme observé sur la vidéo. Quant à l’oxygène, il est apporté par les trachées qui sont réparties sur tout le corps. Elles sont directement connectées aux organes à oxygéner.
Continuez comme ça, il y a plein de choses passionnantes à découvrir dans le monde de l'infiniment petit.
A+
Louis
Merci Louis pour ton commentaire très instructif. Je ne savais pas que les insectes avait un système circulatoire si rudimentaire. Et ça fonctionne!
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